Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Coin Nature
Coin Nature
Menu
Grandes familles des principes actifs

Grandes familles des principes actifs

Oui je sais….  Nous ne sommes toujours pas en train de parler des applications concrètes des huiles essentielles. Courage, nous y sommes presque !!! Vous verrez que si vous connaissez ces bases, ce sera beaucoup plus simple pour vous quand vous ferez vos préparations ! Aujourd’hui, nous allons parler des grandes familles (14 tout de même...) des principes actifs.

Photo : séquence de la molécule de limonène

 

Les monoterpènes (quasiment tous les suffixes en -ène)

De la famille des terpènes, les monoterpènes sont contenus dans la majorité des huiles essentielles (surtout celles extraites des aiguilles) et essences (zestes d’agrumes), ce sont de puissants antiseptiques qui s'utilisent très bien en diffusion.

Certains monoterpènes peuvent stimuler le système hormonal en agissant sur l'axe hypophyso-cortico-surrénalien (ou axe du stress), leur procurant un effet proche de la cortisone (anti-inflammatoire et excite les organes pour les maintenir en alerte). Ils ont également un effet de drainant lymphatique (fait circuler la lymphe afin de détoxifier le corps et renforce le système immunitaire).

Exemples d’HE à monoterpènes

  • HE  Pin sylvestre ou Pinus sylvestris (alpha pinène)
  • HE Citron ou Citrus limonus (limonène)
  • HE Thym saturéoïdes ou Thymus satureoides (camphène mais seulement 8/9%)
  • HE Genévrier commun ou Juniperus communis (alpha pinène)
  • HE Pin de Patagonie ou Pinus ponderosa (beta pinène)
  • HE Lavande Vraie ou Lavandula angustifolia (beta ocimène)

Attention : Utilisées pures, les huiles essentielles contenant des monoterpènes sont dermocaustiques (brûle la peau et les muqueuses). Il faut donc les utiliser mélangées à un support huileux.

Pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale, je déconseille l’utilisation d’huile essentielle de térébenthine (Pinus pinaster) ainsi que celle de Genévrier commun car elles risquent provoquer une inflammation des reins (à cause de leur effet cortisone).

 

Les sesquiterpènes (suffixes en -ène)

Egalement de la famille des terpènes, les sesquiterpènes ont une structure moléculaire proche des monoterpènes (15 carbones contre 10 pour les monoterpènes), elles ont néanmoins des propriétés différentes. En outre, les sesquiterpènes sont souvent en très faible quantité et très rarement seuls.

Ils sont principalement anti-inflammatoires et calmants. Certains peuvent être anti-allergiques et antihistaminique (chamazulène et dihydrochamazulène) .

  • HE basilic sacré ou  Ocimum sanctum ou Ocimum tenuiflorum (beta caryophylée)
  • HE Ylang Ylang complète ou Cannage odorat totum (germacrène)
  • HE Manuka ou  Leptospermum scoparium (calaménène)
  • HE Camomille allemande ou Matricaria recutita (beta Farnésène et chamazulène)
  • HE Curcuma ou Curcuma Longa  (ar-curcumène et zingibirène)
  • HE Cèdre de l’Himalaya ou Cedrus deodara (alpha et beta Himachalène)

 

Les phénols (suffixe en -ol)

Ils stimulent le système immunitaire et sont également de puissants anti-infectieux (parasite, bactéries et virus).

  • HE Estragon ou  Artemisia dracunculus (méthyl-chavicol)
  • HE Thym à thymol ou Thymus Vulgaris à thymol (thymol)
  • HE Anis vert ou  Pimpinella anisum (anéthol)
  • HE Origan ou Origanum compact (carvacrol)
  • HE Cannelle ou  Cinnamomum zeylanicum (eugénol)

Attention : Dermocaustiques, les huiles essentielles à phénols doivent être diluées dans une huile végétale lors d’une utilisation cutanée. Elles sont également hépatotoxiques (toxique pour le foie), si prises de façon répétée et à forte dose. Ainsi, lors d’une utilisation par voie buccale, une courte durée du traitement s’impose.

 

Les alcools ( suffixe en -ol)

Constituants parmi les plus présents dans les huiles essentielles. Il en existe 3 types :

Monoterpénols : anti-infectieux, neurotoniques et stimulants du système immunitaire.

  • HE Thym à linalol  ouThymus vulgaris L. linaloliferum (linalol)
  • HE Thym saturéioïdes ou Thymus satureoides (bornéol)
  • HE Menthe poivrée ou Mentha x piperita (mentol)
  • HE Coriandre ou Coriandrum sativum (linalol)
  • HE Citronnelle de Java ou Cymbopogon winterianus Jowitt (géraniol)

Sesquiterpénols : ce sont des toniques généraux. Ils sont peu nombreux et souvent spécifiques.

  • HE Santal Alba ou Tantalum album (alpha santalol)
  •  HE Carotte ou Daucus carota (carotol et daucol)
  • HE Patchouli ou Pogostemon carlin (patchoulol)

Diterpénols : régulateurs hormonaux, ils sont souvent présents en faible quantité.

  • HE Sauge sclarée ou Salvia sclarea Linnaeus (sclaréol)

 

Les aldéhydes (suffixe en -al)

Il en existe 2 catégories :

Aldéhydes terpéniques : anti-inflammatoires et calmants

  • HE Verveine ou Lippi citriodora (géranial, néral)
  • HE Eucalyptus citronné ou Eucalyptus citriodora (citronellal)

Aldéhydes aromatiques : Ils sont anti-infectieux (champignons, virus, parasites et bactéries) et stimulants.

  • HE Cumin ou Cumimum cyminum (cuminaldéhyde)
  • HE Cannelle écorce ou Cinnamomum zeylanicum (cinnamaldéhyde)

 

Les cétones (suffixe en -one)

Parmi les principes actifs les plus…. Actifs (héhé), à faible dose, les HE à cétones sont régénérantescicatrisantes, calmantes, anti-infectieuses ou lipolytiques (elles font fondre les graisses, et ça c’est chouette).

  • HE Romarin à Verbénone ou Romarins officinales à verbénone (verbénone)
  • HE Hélichryse italienne ou  Helichrysum italicum (italidione)
  • HE Menthe poivrée ou Mentha x piperita (menthone)

AttentionA trop haute dose, les HE à cétones sont neurotoxiques et provoquent des convulsions parfois mortelles et même des avortements. Certaines ne sont d’ailleurs vendues qu’en pharmacie voire pas du tout. La plus grande prudence est donc de rigueur lorsque vous utilisez l’une d’entre elles.

 

Les acides (suffixe en -ique)

Ce sont des très puissants anti-inflammatoires, très solubles ils sont souvent présents dans les hydrolats. Dans les huiles essentielles ils sont souvent combinés avec des alcools. 
Principaux acides : benzoïque, campholénique, citronnellique, géranique, myrténique, piconique et salicylique.

  • HE Benjoin de Sumatra ou styrax benzoe (acide benzoïque)

 

Les esters (suffixe en -yle)

Ils sont antispasmodiques, calmants et anti-inflammatoires.

  • HE lavande fine ou Lavandula angustifolié (acétate de linalyle)
  • HE Camomille Romaine ou Chamaemelum nobile (angélate d’isobutyle)

 

Les éthers

Ils peuvent être antalgiques et antispasmodiques (voie externe) ou relaxant.

  • HE Basilic tropical ou Ocimum basilicum (méthyl-chavicol)
  • HE Fenouil doux ou Foeniculum vulgare (trans anéthol)
  • HE Noix de muscade ou Myristica fragrans (myristicine)

Attention : Pris à haute dose, ils peuvent être neurotoxiques (myristicine et anéthole) ou abortif (apiol et myristicine).

 

Les oxydes

Principalement expectorants et antiviraux. Certains, comme les dioxydes (ascaridole), sont de très puissants antiparasitaires.

- HE Ravintsara ou Cinnamomum camphora (cinéole)

- HE Chénopode vermifuge ou Chenopodium ambrosioides ou Chenopodium anthelmintic (ascaridole).

Attention : les dioxydes sont également hépatotoxiques et neurotoxiques. D’ailleurs l’HE de Chénopode vermifuge est interdite à la vente.

Les coumarines

Coumarines, furocoumarines et pyrannocoumarines (visnadine) se trouvent surtout à l’état de trace. Elles sont essentiellement présentes dans les agrumes, notamment les furocoumarines (bergaptène). Ces molécules ont une action anticoagulante et sédative. Les HE à coumarines sont excellentes en diffusion pour une atmosphère apaisante.

- HE Bergamote ou Citrus bergamis (bergaptène)

- HE Angélique ou Angelica archangelica (angélicine, bergaptène)

- HE Khella ou Ammi visnaga (visnadine)

Attention : les furocoumarines sont photosensibilisantes (ne surtout pas s’exposer au soleil après utilisation par voie cutanée ou buccale). Les pyrannocoumarines sont hépatotoxiques.

 

Les phtalides

Permettent de détoxifier les reins, les intestins et le foie. Spécialité du céleri et des autres membres de la famille des  Appiacées.

- HE Céleri ou Apium graveolens (butyl-phtalide)

 

Les lactones

Molécules très puissantes, elles ont un effet expectorant, même à faible dose.

- HE Laurier noble ou Laurus nobilis (costunolide)

- HE Inule odorante ou Inula graveolens (lactones sesquiterpéniques)

Attention : Pris à forte dose, ils présentent la même toxicité que les cétones.

 

Composés soufrés et composés azotés


Les composés soufrés donnent aux huiles essentielles leurs propriétés antibactériennes et antiparasitaires.

- HE Ail ou Allium sativum (diallyl disulfide, dilly trisulfide)

Les composés azotés ont une action calmante. Surtout présent dans :

- l’HE de mandarine ou Citrus reticulata Blanco (N-méthyl anthranilate de méthyle).

 

Petit tableau récapitulatif (je suis gentille comme ça !) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

OUF !!!! Bravo ! Vous avez tout lu! L'important n'est pas d'apprendre par coeur cet article mais juste les grandes lignes afin d'avoir les idées claires quand vous lisez la fiche technique d'une huile essentielle. Cela vous servira plus tard !