Oui je sais…. Nous ne sommes toujours pas en train de parler des applications concrètes des huiles essentielles. Courage, nous y sommes presque !!! Vous verrez que si vous connaissez ces bases, ce sera beaucoup plus simple pour vous quand vous ferez vos préparations ! Aujourd’hui, nous allons parler des grandes familles (14 tout de même...) des principes actifs.
Photo : séquence de la molécule de limonène
Les monoterpènes (quasiment tous les suffixes en -ène)
De la famille des terpènes, les monoterpènes sont contenus dans la majorité des huiles essentielles (surtout celles extraites des aiguilles) et essences (zestes d’agrumes), ce sont de puissants antiseptiques qui s'utilisent très bien en diffusion.
Certains monoterpènes peuvent stimuler le système hormonal en agissant sur l'axe hypophyso-cortico-surrénalien (ou axe du stress), leur procurant un effet proche de la cortisone (anti-inflammatoire et excite les organes pour les maintenir en alerte). Ils ont également un effet de drainant lymphatique (fait circuler la lymphe afin de détoxifier le corps et renforce le système immunitaire).
Exemples d’HE à monoterpènes
Attention : Utilisées pures, les huiles essentielles contenant des monoterpènes sont dermocaustiques (brûle la peau et les muqueuses). Il faut donc les utiliser mélangées à un support huileux.
Pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale, je déconseille l’utilisation d’huile essentielle de térébenthine (Pinus pinaster) ainsi que celle de Genévrier commun car elles risquent provoquer une inflammation des reins (à cause de leur effet cortisone).
Les sesquiterpènes (suffixes en -ène)
Egalement de la famille des terpènes, les sesquiterpènes ont une structure moléculaire proche des monoterpènes (15 carbones contre 10 pour les monoterpènes), elles ont néanmoins des propriétés différentes. En outre, les sesquiterpènes sont souvent en très faible quantité et très rarement seuls.
Ils sont principalement anti-inflammatoires et calmants. Certains peuvent être anti-allergiques et antihistaminique (chamazulène et dihydrochamazulène) .
Les phénols (suffixe en -ol)
Ils stimulent le système immunitaire et sont également de puissants anti-infectieux (parasite, bactéries et virus).
Attention : Dermocaustiques, les huiles essentielles à phénols doivent être diluées dans une huile végétale lors d’une utilisation cutanée. Elles sont également hépatotoxiques (toxique pour le foie), si prises de façon répétée et à forte dose. Ainsi, lors d’une utilisation par voie buccale, une courte durée du traitement s’impose.
Les alcools ( suffixe en -ol)
Constituants parmi les plus présents dans les huiles essentielles. Il en existe 3 types :
Monoterpénols : anti-infectieux, neurotoniques et stimulants du système immunitaire.
Sesquiterpénols : ce sont des toniques généraux. Ils sont peu nombreux et souvent spécifiques.
Diterpénols : régulateurs hormonaux, ils sont souvent présents en faible quantité.
Les aldéhydes (suffixe en -al)
Il en existe 2 catégories :
Aldéhydes terpéniques : anti-inflammatoires et calmants
Aldéhydes aromatiques : Ils sont anti-infectieux (champignons, virus, parasites et bactéries) et stimulants.
Les cétones (suffixe en -one)
Parmi les principes actifs les plus…. Actifs (héhé), à faible dose, les HE à cétones sont régénérantes, cicatrisantes, calmantes, anti-infectieuses ou lipolytiques (elles font fondre les graisses, et ça c’est chouette).
Attention : A trop haute dose, les HE à cétones sont neurotoxiques et provoquent des convulsions parfois mortelles et même des avortements. Certaines ne sont d’ailleurs vendues qu’en pharmacie voire pas du tout. La plus grande prudence est donc de rigueur lorsque vous utilisez l’une d’entre elles.
Les acides (suffixe en -ique)
Ce sont des très puissants anti-inflammatoires, très solubles ils sont souvent présents dans les hydrolats. Dans les huiles essentielles ils sont souvent combinés avec des alcools. Principaux acides : benzoïque, campholénique, citronnellique, géranique, myrténique, piconique et salicylique.
Les esters (suffixe en -yle)
Ils sont antispasmodiques, calmants et anti-inflammatoires.
Les éthers
Ils peuvent être antalgiques et antispasmodiques (voie externe) ou relaxant.
Attention : Pris à haute dose, ils peuvent être neurotoxiques (myristicine et anéthole) ou abortif (apiol et myristicine).
Les oxydes
Principalement expectorants et antiviraux. Certains, comme les dioxydes (ascaridole), sont de très puissants antiparasitaires.
- HE Ravintsara ou Cinnamomum camphora (cinéole)
- HE Chénopode vermifuge ou Chenopodium ambrosioides ou Chenopodium anthelmintic (ascaridole).
Attention : les dioxydes sont également hépatotoxiques et neurotoxiques. D’ailleurs l’HE de Chénopode vermifuge est interdite à la vente.
Les coumarines
Coumarines, furocoumarines et pyrannocoumarines (visnadine) se trouvent surtout à l’état de trace. Elles sont essentiellement présentes dans les agrumes, notamment les furocoumarines (bergaptène). Ces molécules ont une action anticoagulante et sédative. Les HE à coumarines sont excellentes en diffusion pour une atmosphère apaisante.
- HE Bergamote ou Citrus bergamis (bergaptène)
- HE Angélique ou Angelica archangelica (angélicine, bergaptène)
- HE Khella ou Ammi visnaga (visnadine)
Attention : les furocoumarines sont photosensibilisantes (ne surtout pas s’exposer au soleil après utilisation par voie cutanée ou buccale). Les pyrannocoumarines sont hépatotoxiques.
Les phtalides
Permettent de détoxifier les reins, les intestins et le foie. Spécialité du céleri et des autres membres de la famille des Appiacées.
- HE Céleri ou Apium graveolens (butyl-phtalide)
Les lactones
Molécules très puissantes, elles ont un effet expectorant, même à faible dose.
- HE Laurier noble ou Laurus nobilis (costunolide)
- HE Inule odorante ou Inula graveolens (lactones sesquiterpéniques)
Attention : Pris à forte dose, ils présentent la même toxicité que les cétones.
Composés soufrés et composés azotés
Les composés soufrés donnent aux huiles essentielles leurs propriétés antibactériennes et antiparasitaires.
- HE Ail ou Allium sativum (diallyl disulfide, dilly trisulfide)
Les composés azotés ont une action calmante. Surtout présent dans :
- l’HE de mandarine ou Citrus reticulata Blanco (N-méthyl anthranilate de méthyle).
Petit tableau récapitulatif (je suis gentille comme ça !)
OUF !!!! Bravo ! Vous avez tout lu! L'important n'est pas d'apprendre par coeur cet article mais juste les grandes lignes afin d'avoir les idées claires quand vous lisez la fiche technique d'une huile essentielle. Cela vous servira plus tard !